Basingstoke, Jeudi 22 octobre 1914
Cher Mr Keynes,
Je suis heureuse de recevoir de bonnes nouvelles de votre part. Je ne voudrais pas vous accabler d’un problème qui n’est pas le vôtre, mais sachez que l’état de mon père se détériore de jour en jour. Même si les chances sont faibles, je continue de prier pour lui.
Ce matin, je cuisinais vos biscuits préférés et mes pensées étaient auprès de vous. Je nous imagine souvent au sommet de la montagne Liathach dans le cottage de mon enfance, où nous prenons le Tea Time loin de toutes guerres et horreurs. Malheureusement, ce petit coin de paradis s’évapore au moment où les Shortbreads sont cuits. Je me languis de vous. J’espère que l’on vous donne assez de nourriture pour apaiser votre appétit. Ici, la nourriture se fait rare. Mais grâce à ma soeur Marie qui est en pleine croissance et à mon père malade, nous profitons de deux oeufs et de 100 grammes de farine en supplément.
Qu’importe le temps de notre séparation, je vous demande seulement de me revenir en bonne santé.
Votre adorée, Katherine Wilson